La nouvelle route de la soie : une opportunité unique pour Marseille – Par Xavier Giocanti

Initiée en automne 2013 par le Président Xi Jinping fraîchement élu, cette nouvelle vision planétaire des échanges internationaux concerne près de 100 pays représentant les 2/3 de la population mondiale, soit près de 4 milliards d’individus.

Destinée à développer les relations commerciales et financières entre la Chine et le reste du monde, « la Belt and Road Initiative (B&R) » met à la disposition des états qui souhaitent y participer des moyens importants – déjà 40 milliards de dollars pour le Silk and Road Fund – pour permettre de financer des travaux d’infrastructures très importants dans les domaines des transports.

Ces investissements ont un seul et même objectif : faciliter les échanges de marchandises entre les fabricants chinois et leurs clients asiatiques, européens et américains.

Des corridors prioritaires ont été privilégiés entre les pays d’Asie, et vers l’Europe continentale.  Lyon a ainsi accueilli l’année dernière un premier train de marchandises parti de Wuhan 18 jours plus tôt, après un périple de 11500kms (il faut 5 semaines à un porte container pour faire le trajet Chine-port européen).

Sur le plan maritime, la seule route véritablement identifiée pour l’instant est celle bien connue des armateurs internationaux qui relie les grands ports chinois (Shanghai, Fuzhou, Canton) à l’Afrique de l’Est (Nairobi, Djibouti), et s’achève à Athènes (Le Pirée) et Venise.

Pourquoi la Cité des Doges est-elle la seule destination Européenne de la B&R ? Sans doute par référence historique à la patrie de Marco Polo, l’initiateur de la vraie route de la soie au 13ème siècle.

Mais on ne peut imaginer que cet immense pipeline économique termine sa course en Adriatique, alors qu’un grand port comme celui de Marseille Fos est bien mieux équipé et connecté au flux économique intra européens.

C’est le message que je me suis efforcé de faire passer en Chine au mois de mai dernier à l’occasion d’une conférence organisée par le gouvernement pour promouvoir la B&R auprès d’une soixantaine de chefs d’états.

À nos décideurs de prendre le relais côté français pour que cette idée fasse son chemin à l’échelon diplomatique.

Nous avons tous les atouts logistiques, économiques, et historiques pour réussir : Il y a presque cent ans, deux jeunes chinois débarquaient à Marseille en provenance de Shanghai pour étudier et découvrir l’Europe : ils s’appelaient Zhou EnLaï, connu pour sa volonté de cohésion pacifique avec l’Occident, et Deng Xiaoping, considéré comme étant à l’origine du développement économique de la Chine.

Et s’il y a bien une constante qui importe dans la relation avec la Chine, c’est la durée.

Xavier Giocanti