L’initiative « Belt and Road » – Par Xavier Giocanti

Je vous en parlais cet été, la Belt and Road Initiative initiée par la Chine, est un projet colossal qui aura un impact à long terme sur l’économie mondiale. En cette rentrée 2017, l’initiative « Belt and Road » avance et trace petit à petit sa route à l’échelle planétaire. Je vous propose de revenir sur les objectifs de la Chine avec cet ambitieux projet.

Il est ici question de développer la ceinture des échanges économiques qui relient l’Europe et la Chine via l’Eurasie. Cela concerne d’abord les voisins immédiats de l’ancien Empire du milieu, puis les pays traversés comme le Kazakhstan le Pakistan ou Djibouti.

Le projet n’est pas d’établir une route pour tous mais permettre à chaque pays de cette initiative de profiter d’une multitude de routes les reliant les uns aux autres. Plusieurs corridors sont ainsi pensés et mis en place pour renforcés les relations entre pays.

Car au-delà de faire de la Chine un des pays majoritaires en termes de commerce terrestre, c’est aussi une formidable opportunité pour l’Europe et les pays de l’Eurasie. Cela ouvrira de nombreux marchés.

Le chantier est important car il s’agit de construire non seulement des autoroutes mais également des réseaux ferroviaires, des pipelines, des réseaux électriques de meilleures qualités grâce à la construction de centrales électriques.

Le deuxième volet, la route maritime (Road) dont je parlais dans mon article précédent, vise à approfondir et intensifier les échanges commerciaux entre les différents ports. Cela concerne principalement l’Asie du Sud Est, l’Océan Indien, la péninsule arabique, l’est de l’Afrique et la Méditerranée notamment.

Ce second volet n’est cette fois-ci pas consacré à la création mais plutôt à l’amélioration et la modernisation de ports afin que le commerce y soit plus fluide.

Mais ce flux massif d’investissements – on annonce près de 1000 milliards de dollars en 10 ans portés par la Chine et les bailleurs de fonds internationaux – profitera aussi aux entreprises européennes car il s’agit de construire ou améliorer des infrastructures portuaires comme celles du Pirée en Grèce, des réseaux ferroviaires et électriques, et des pipelines.

Comme l’a dit Jean Pascal Tricoire, le PDG de Schneider Electric, la BRI est un des plans les plus importants de ce début de siècle.

Au-delà de l’aspect économique, certes important, ce projet est aussi l’occasion d’approfondir nos relations, peut-être d’en créer de nouvelles, de permettre à certains pays encore isolés de profiter de ces routes pour entamer un dialogue nouveau avec le reste du Monde. La conférence annuelle que vient d’organiser la chambre de commerce Franco chinoise pour la première fois à Marseille démontre bien que les projecteurs se déplacent sur de nouvelles cibles, qui ont un rôle évident à jouer dans la BRI. A nous d’agir vite et ensemble pour devenir L’étape incontournable du sud de l’Europe comme nous l’avons fait pour les JO de 2024.

Le projet est donc titanesque mais établira à termes des relations plus fortes entre les pays.

Xavier Giocanti